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Chapitre III

— Bonjour, Jenny ! fit Matthieu en accourant vers son amie. Je dois absolument te dire quelque chose, c’est très important.
Une fois à l’abri des regards curieux des lycéens, Matthieu expliqua brièvement ses rêves à Jenny. Perplexe, elle se mit à réfléchir en énumérant toutes les choses qui leur étaient arrivées depuis la rentrée des classes.
— Tu es le fils d’Hermès, je ne vois pas d’autre explication ! s’écria-t-elle après réflexion. Cela veut donc dire que tu es un demi-dieu ! C’est extraordinaire !
— Attends… Pas trop vite ! bredouilla Matthieu, au bord de la panique. Ça veut donc dire que des Monstres venus des Enfers peuvent me sentir, et me tuer ! C’est abominable !
— Euh… A vrai dire, je n’y avais pas réfléchi ! Mais tu… Ah !
Matthieu et Jenny se retrouvèrent soudain dans une vaste forêt lugubre. Que faisaient-ils là ? L’adolescent frissonna. Cette forêt était très sombre. Elle ne lui disait rien qui vaille… Le jeune homme entendit alors un sifflement, et découvrit deux petits serpents enroulés autour d’une baguette d’or, au-dessus de laquelle se trouvait deux ailes de coton. Auparavant, ce n’était qu’un motif inscrit sur un bout de papier, nommé le caducée. Maintenant, la baguette se trouvait bel et bien devant lui, en trois dimensions. Matthieu attrapa l’objet précieux et le fit glisser dans ses mains.
— T’as vu ça, Jenn’ ? murmura Matthieu, absorbé par sa découverte.
Aucune réponse.
— Jenny ?
— Regarde un peu le travail de l’artiste ! s’écria une voix féminine.
Matthieu sursauta, et découvrit son amie avec une magnifique paire de sandales tressées de branchages. Un oiseau blanc semblable a une colombe gisait sur le sol, mort.
— Tu dormais comme un loir, alors j’en ai profité pour faire ces chaussures. Elles sont classes, non ? J’avais lu dans un livre sur les dieux mythologiques que c’était comme ça que les chaussures d’Hermès avaient été créé.
— Tu as tué cet oiseau ? s’étonna Matthieu, en ignorant sa remarque.
— Non. Je l’ai trouvé comme ça. Il était par-terre. Maintenant regarde.
Jenny déchira les ailes de l’oiseau immaculé, puis les fixa solidement sur les sandales en végétaux. Des chaussures ailées… Celles d’Hermès ! A la plus grande surprise de Matthieu, les paires de sandales mythiques devinrent couleur or : elles étaient en cuir ! Jenny fit signe à son ami de les chausser. Elles lui allaient à merveille. Matthieu n’eut pas le temps de remercier son amie que ses pieds se décollèrent du sol.
— J’ai toujours rêvé de voler, mais là ça me fiche la frousse ! s’écria le garçon, terrorisé.
Voyant que Jenny ne réagissait pas, il hurla :
— Aide-moi à descendre de là ! Je vais me faire mal, vite !
A ces mots, les ailes de ses chaussures se figèrent, et Matthieu tomba droit dans un roncier. Il hurla.
— Jenny, je te déteste ! Sors-moi de là !
— Claque des doigts ! lui conseilla-t-elle.
Matthieu obtempéra, et les sandales mythiques le soulevèrent, puis le déposèrent à l’abri des ronces. Il était recouvert d’épines, et Jenny commença à en ôter quelques-unes avec soin.
— Au fait, je suis hors-sujet mais… Où est-ce qu’on est, au juste ? murmura Matthieu, apeuré.
— Bienvenue dans la Forêt des Nymphes, mes chers enfants, murmura une voix douce et envoutante.












CHAPITRE iv


— Qui êtes vous ? demanda prudemment Matthieu.
Une belle et jeune femme se trouvait devant eux. Elle portait une robe cent pour cent tressée avec du mimosa. Ses yeux étaient d’un vert splendide. Le jeune homme ne lui aurait pas donné d’âge.
— Je m’appelle Mimosa, je suis une nymphe et j’ai mille deux-cent quarante-huit ans. Bienvenue, nous pourrons vous accueillir ici pendant le temps que vous souhaiterez, leur annonça la femme, sur un ton léger;
Matthieu et son amie se regardèrent, étonnés.
— Attendez, vous êtes en train de vous payez notre tête ou je rêve ? ricana Jenny, septique.
— Jenny, fille de Dédale, dix-sept ans, énonça Mimosa en plissant les yeux. Tu as autant de cran que ton père, à ce que je vois.
— Qui vous a donné ma carte d’identité ? plaisanta la jeune fille. C’est bon, Morphée ! Réveillez-nous, s’il vous plaît !
— Jenn’… Tu ne rêves pas. Cette nymphe dit la vérité, nous devons la croire. Elle m’inspire confiance, pas toi ? chuchota Matthieu à l’oreille de son amie.
— C’est ses beaux yeux verts qui te font cet effet ? s’indigna-t-elle. Rends-toi à l’évidence, Matthieu. Il est idiot de croire une femme sortie de nulle part. Si elle pense que je vais croire ses âneries, elle se met le doigt dans l’œil.
En haussant les épaules, Matthieu partit discuter avec Mimosa, laissant Jenny rouspéter dans son coin. La nymphe lui apprit qu’il y avait un musée sur la mythologie, puis lui expliqua tout dans les détails, sans cesser de sourire. Matthieu passa à coté de son Jenny pour se diriger vers le musée, et lui dit, moqueur :
— Tant pis pour toi. Il y avait une exposition de statues sculptées par Dédale, ainsi que toutes ses créations. Moi je vais voir l’exposition sur Hermès, ça a l’air sympa. A tout à l’heure ! Amuse-toi bien, surtout.
— Très drôle, cervelle de fourmi. Allez, elle est où cette exposition ? dit-elle dans un rire forcé.
— Là-bas, il y a une construction en bois. Tu vois, il y a des nymphes qui boivent le thé sur ce sofa, elles ont l’air de bien s’amuser. On pourrait rester ici quelques jours, le temps de se restaurer. Puis après on pourra partir.
Jenny hocha la tête, tout en observant les nymphes. Elle jeta un coup d’œil à Mimosa, qui les regardait rentrer dans le musée, un sourire narquois aux bout des lèvres.
Cette nymphe était dangereuse, elle en était certaine.

Un écrit : Un dieu kleptomane - partie 2
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